Myriam TSIKOUNAS (dir.)
Autrement, Paris, 2008, ISBN : 9782746711181
Qu’y a-t-il de commun entre Ève, la première femme criminelle qui aurait été l’initiatrice du péché, Brunehaut condamnée, aux premiers temps du Moyen Âge, pour sa cruauté, à être traînée par des chevaux emballés, l’ogresse Jeanne Weber qui, au XIXe siècle, asphyxia une dizaine de nourrissons et les sœurs assassines Christine et Léa Papin qui, en 1933, se déchaînèrent, sur leurs patronnes ? Sans oublier le procès d’Outreau et les infanticides qui font la une des journaux aujourd’hui. L’infanticide, la sorcellerie, le poison, voire le vol sont-ils, comme on le dit communément, le propre des femmes ?
Les regards, essentiellement masculins, que porte la société sur les femmes fautives tiennent lieu de réponse. Des vases antiques aux reportages télévisuels en passant par les miniatures médiévales, les tableaux de genre et les couvertures du Petit Journal, l’image est outrée et stéréotypée, sans doute parce que la violence fait sortir les femmes du rôle attendu qui leur est conféré. La représentation des femmes délinquantes n’illustre pas seulement l’histoire d’une transgression des normes, elle distille les rapports implicites entre le masculin et le féminin. Historiens, historiens de l’art, juristes et politistes se sont ici réunis pour penser le phénomène sur la longue durée et déceler le rapport entre les clichés et la société qui les façonne. Ils dégagent des permanences qui commencent à se rompre sous l’effet d’une culture de masse où les femmes sont plus présentes.
Les auteurs Les auteurs font tous partie d’un groupe de travail universitaire (Paris I), coordonné par Myriam Tsikounas : Laurent Bilh, Loïc Cadiet, Frédéric Chauvaud, Anne-Emmanuelle Demartini, Annie Duprat, Emmanuel Jeuland, François Jost, Claude Gauvard, Frédérique Matonti, Camille Picard, Pauline Schmitt Pantel et Bertrand Tillier.
Cet ouvrage est le catalogue de l’exposition « Éternelles coupables. Les femmes criminelles de l’Antiquité à nos jours » qui s’est tenu du 7 mars au 7 mai 2008 à l’INHA (Institut national d’Histoire de l’Art), soutenue par la Mission de recherche Droit et Justice.
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