Appel à contributions
Date limite : 24 juin 2013
Depuis les années 1930 en Grande‐Bretagne et plus tardivement en France (1990), on assiste à un processus de mise en lumière du phénomène de non‐recours – notamment sous l’impulsion du monde académique. Le nonrecours à un droit ressortirait du calcul différentiel entre population potentiellement éligible aux droits et aux services sociaux d’une part et population éligible et effectivement bénéficiaire d’autre part. Par la suite, la définition du non‐recours s’est complexifiée. Depuis les travaux de Philippe Warin, le non‐recours fait référence à « toute personne qui – en tout état de cause – ne bénéficie pas d’une offre de droits et de services à laquelle elle pourrait prétendre » (Warin, 2010).
Cependant, suffit‐il de décrire et de mesurer le non‐recours aux droits et aux services pour en faire directement un objet sociologique ? Certes, il est pertinent de faire du non‐recours une porte d’entrée pour comprendre ce qui empêche – autant que ce qui peut potentiellement faciliter – l’accès aux droits et aux services sociaux. Toutefois, pour l’appréhender véritablement comme un fait social, nous invitons les contributeurs à considérer notamment trois approches :
- Un premier mode d’entrée consiste à saisir les représentations et pratiques indigènes – des ayants droit et des professionnels de l’action sociale – et amène à se questionner sur les manières dont le non‐recours est éprouvé.
- Le deuxième mode d’entrée invite les contributeurs à se pencher sur les impensés des usages des droits et des services sociaux. En d’autres termes, nous voudrions prendre au sérieux la question suivante : qu’est‐ce que le non‐recours peut permettre de penser qu’il n’aurait pas été possible d’envisager sans lui ?
- Un troisième mode d’entrée méthodologique conduirait à une réflexion sur l’articulation non seulement des méthodes qualitatives et quantitatives pour saisir le recours ou le non‐recours aux droits et aux services mais surtout permettrait de s’interroger comme suit : cette articulation des méthodes permet‐elle de multiplier les points de vue sur les obstacles dans l’accès aux droits ? Et peut‐elle permettre une réflexion sur la terminologie employée pour décrire ces phénomènes distincts que sont par exemple le « décrochage » dans les parcours vers l’accès aux droits ou la « mise en retrait complète » vis‐à‐vis des institutions du social ?
- Contact : Julie Voldoire, colloque.ouest@gmail.com
- Lieu : Maison des Sciences Humaines de l’Université d’Angers, Confluences, Angers
- En savoir plus : Site de la MSH de Nantes