Christian BRUSCHI (dir.)
Paris, PUF, Collection Droit et Justice, 2002, 381 p., ISBN : 9782130529637
Le parquet s’inscrit dans la longue durée de notre histoire judiciaire. Sa recréation à l’époque napoléonienne prend place dans une reconstruction d’ensemble de la justice dont il est un pilier fondamental. En revanche la politique pénale est associée à des conjonctures et se saisit nécessairement de façon contingente. Pourtant, dès le XIXe siècle, le parquet apporte des réponses à des situations nouvelles face aux profonds changement que connaît la société. Il le fait en dehors même des textes législatifs. Sommes-nous déjà en présence d’une politique pénale initiée et mise en œuvre par le parquet ? L’équipe de recherche du Centre lyonnais d’histoire du droit et de la pensée politique, après s’être interrogée sur la notion même de politique pénale, analyse les pratiques du parquet consacrées ou non par la loi. Elle dégage ainsi son rôle dans le développement d’une politique pénale sur près de deux siècles. Ce regard historique produit un double effet. Il relativise les données actuelles. La politique pénale s’enracine dans l’histoire de la justice depuis le XIXe siècle et le parquet en est partie prenante dès le début. Il en est de même pour une large part le pôle d’impulsion. Mais ce regard historique met aussi en évidence les nouveautés : ainsi, par exemple, la volonté d’une politique pénale nationale dans un contexte d’indépendance accrue du parquet.