DULONG Renaud (dir.)
Paris, PUF, Collection Droit et Justice, 2001, 297 p., ISBN : 9782130514336
Notre notion de l’aveu recouvre trois significations, usuellement référées à des contextes typiques. Dans le cadre judiciaire, avouer consiste pour le délinquant à reconnaître sa participation à un délit, et ses aveux ont pour horizon une éventuelle sanction. Dans le rituel pénitentiel catholique, la confession des péchés est au contraire orientée vers le pardon, la conversion, l’engagement à rectifier l’attitude fautive.
L’aveu peut enfin signifier la capitulation d’un accusé face à l’autorité au terme d’une interaction agonistique ; ce dernier sens, moins saillant parce que plus archaïque, est encore perceptible actuellement notamment lorsque l’aveu conclut un interrogatoire policier.
Si l’histoire permet de reconstituer les glissements successifs de sens, la sociologie observe que, dans les contextes actuels de l’aveu, ces significations sont souvent enchevêtrées. Par exemple dans une situation pénale, un coupable peut avouer ce dont on l’accuse, soit parce que c’est la vérité, soit en espérant la clémence de ses juges, soit pas épuisement de ses arguments de défense.
Cette polysémie fait de l’aveu un phénomène complexe, susceptible d’intéresser à la fois à ses ambiguïtés ; de plus la richesse de sa dimension éthique en a fait un enjeu pour les moralistes depuis Jean-Jacques Rousseau jusqu’à la philosophe analytique.
Le présent ouvrage, en proposant un échantillon de ces diverses approches, pose les bases d’une élucidation des dilemmes posés par l’aveu.
Ont collaboré à cet ouvrage : Jacques Chiffoleau, Danièle Cohn, Bruno-Marie Duffé, Renaud Dulong, Odile Macchi, Jean-Marie Mandarin, Alan Montefiore, Michel Naepels, Patricia Papermann, Yann Thomas, Paul Valadier, Nicolas Werth.